Isaac de Stella - Extrait

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Du même genre et presque au même moment est apparu ce monstre nouveau : une nouvelle chevalerie, dont l'observance, comme quelqu'un le dit spirituellement, "relève du cinquième évangile" : à coups de lances et de gourdins, forcer les incroyants à la foi ; ceux qui ne portent pas le nom du Christ, les piller licitement et les trucider religieusement ; quant à ceux qui, de ce fait, tomberaient dans ces brigandages, les proclamer martyrs du Christ […]. Quoi donc ? Est-ce à dire que nous condamnons les uns comme les autres ? Loin de là ! Nous ne condamnons, bien sûr, ni les uns ni les autres, mais, sur ce point, nous ne louons ni les uns ni les autres. Nous les louons, mais, sur ce point, nous ne les louons pas ; et non parce que leurs actes risquent d'être mauvais absolument, mais parce qu'ils peuvent être les occasions de maux futurs. En effet, et c'est triste à dire, presque tous les maux ont poussé sur des biens.

Isaac DE STELLA, abbé cistercien du couvent de l'Étoile en Poitou, Sermon XLVIII, 1145, cité dans Alain DEMURGER, Les Templiers, une chevalerie chrétienne au Moyen Âge, Le Seuil, 2009.

 

À partir du document et de vos connaissances, expliquez les critiques formulées du temps même de la prédication de Bernard de Clairvaux à l'égard de la deuxième croisade et de ses motivations.

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